La pression sur les prix se poursuit pour Technip


01/09/2009 | 845 mots | ENERGIE RECRUTE | PÉTROLE, GAZ, CHARBON

La pression sur les prix des groupes parapétroliers se poursuit mais Technip continue de choisir les projets les plus porteurs pour protéger sa rentabilité, a déclaré lundi Thierry Pilenko, P-DG du spécialiste français des équipements pétroliers et gaziers.

"Nos clients ont toujours la même attitude, que le prix du pétrole soit de 40, 50 ou 70 dollars : il faut faire baisser les prix des projets pour créer de la valeur à long terme et ne pas avoir de surprise. La pression reste la même", a-t-il dit lors d'une entretien accordé à Reuters.

"La pression sur les prix et les marges est là. L'impact sur le parapétrolier en général a commencé en 2009 mais va se poursuivre en 2010", a ajouté Thierry Pilenko.

Les compagnies pétrolières, dont la visibilité s'est réduite après la chute du prix du brut depuis les sommets atteints en 2008, ont poussé à la baisse le coût des matières premières, des équipements et du personnel et, pour certaines, retardé leurs décisions finales d'investissements.

La baisse des coûts ne va toutefois pas entraîner une "avalanche de contrats" au cours des prochains mois, a prévenu Thierry Pilenko, soulignant que la crise du crédit affectait toujours les plus petites compagnies.

"L'exercice budgétaire (de nos clients) de la fin d'année sera intéressant. Il va sûrement intégrer une baisse globale des coûts par projet mais la question reste de savoir si une baisse de volumes de projets sera elle aussi intégrée. On ne peut pas dire que nos clients nous aient donné une grande visibilité."

Technip s'est concentré ces derniers mois sur quelques nouveaux grands projets - dont Djoubaïl en Arabie Saoudite et un contrat pour des unités flottantes de gaz naturel liquéfié auprès de Shell - qui seront importants dans son activité en 2010 et 2011.

Le groupe bénéficie également de ses contrats à très long terme et a maintenu un important programme d'investissements, qui devrait dépasser 400 millions d'euros cette année, a souligné Thierry Pilenko.

"PROJETS DE TOUTES TAILLES ET DE TOUS TYPES"

"Aujourd'hui, des décisions sont prises car certains de nos grands clients pensent qu'ils sont dans des situations de prix qui deviennent beaucoup plus raisonnables et où il est difficile d'aller beaucoup plus bas", a déclaré le P-DG de Technip.

Il a cependant précisé que ce constat était surtout valable pour le segment onshore mais que la situation était "un peu plus contrastée" pour l'offshore : "La Mer du Nord reste un peu lente, mais des endroits comme le golfe du Mexique et le Brésil continuent d'avoir des projets de grande taille."

En Afrique de l'Ouest, particulièrement au Nigeria et en Angola, Technip a en outre constaté un "ralentissement des décisions et une grande hésitation", tandis que les projets offshore en Asie du sud-est restent nombreux.

Dans le subsea (infrastructures sous-marines), où Technip souhaite afficher un taux de marge meilleur que celui de ses concurrents, le groupe entend profiter de sa flotte moderne pour répondre à la pression sur les prix. D'un point de vue stratégique, Technip va continuer de sélectionner ses projets et d'entretenir leur diversité : "Il faut avoir dans notre portefeuille des projets de toutes tailles et de tous types."

"Il nous faut quelques grands projets, mais nous n'avons pas besoin d'en avoir autant que par le passé et il faut qu'on soit sûrs de bien les réaliser et qu'ils dégagent de la marge."

"INVESTIR DANS DE NOUVEAUX BATEAUX ET USINES"

Thierry Pilenko a également indiqué que des acquisitions n'étaient "pas à l'ordre du jour", même si le groupe n'exclut pas de saisir des opportunités, à l'image de ce qu'il a fait en juin en rachetant un navire de pose de conduites.

"Je ne crois pas que la consolidation soit nécessaire aujourd'hui", a-t-il dit. "En 2010, on va continuer à voir une différenciation entre ceux qui tirent leur épingle du jeu et les autres", a-t-il toutefois ajouté.

Evoquant le dividende que le groupe versera au titre de 2009, Thierry Pilenko a en outre estimé que la politique de taux de distribution de 50% du résultat net prônée par son prédécesseur était "un peu trop généreuse".

"Ce qui est important, c'est de s'assurer qu'il y ait un retour vers nos actionnaires qui soit raisonnable et qui soit fonction du cash et de la profitabilité que l'on dégage. Mais aujourd'hui, je pense qu'il est important que nos actionnaires réalisent qu'investir dans de nouveaux bateaux et de nouvelles usines a le potentiel de créer plus de valeur que de retourner le cash."

Technip a publié en juillet des résultats en hausse au 2e trimestre 2009 et a ajusté ses prévisions dans le haut des fourchettes indicatives qu'il avait annoncées auparavant.

Vers 15h50, le titre perdait 2,37% à 43,53 euros, affichant un bond d'environ 99,6% depuis le début 2009 après un recul de 60% en 2008.

Cyril Altmeyer


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