La justice russe inculpe des militants de Greenpeace

Les autorités devraient inculper la trentaine de personnes interpellées lors de cette opération contre la plateforme "Prirazlomnaïa" exploitée par l'entreprise publique Gazprom.
En début de soirée, 14 militants et membres de l'équipage d'un brise-glace originaires d'Argentine, du Royaume-Uni, de Finlande, de Pologne, de Russie et d'Ukraine ont été officiellement inculpés.
Ils risquent jusqu'à 15 ans de prison s'ils sont reconnus coupables de piraterie.

"C'est une accusation extrême et disproportionnée", a estimé le directeur exécutif international de Greenpeace, Kumi Naidoo. "Une inculpation pour piraterie a été décidée contre des personnes dont le seul délit est d'avoir une conscience", a-t-il ajouté. "C'est une honte. C'est ni plus ni moins une attaque contre le principe même de manifestation pacifique."

Le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, a pris une position diamétralement opposée lors d'une réunion sur l'extraction de pétrole off-shore à Astrakhan, sur la mer Caspienne. "La défense de l'environnement ne peut pas servir à masquer des actions illégales, quels que soient les beaux
principes qui auraient guidé les participants", a-t-il dit.

Un tribunal de Mourmansk a ordonné la semaine dernière le maintien en détention des 30 membres d'équipage, pour une durée de deux mois, en l'attente de compléments d'enquête.

La plateforme Prirazlomnaïa, premier site russe d'exploitation pétrolière dans l'Arctique, doit entrer en service cette année et produire annuellement six millions de tonnes de pétrole, soit 120.000 barils par jour, d'ici 2019. Faye