Coopération franco-arménienne dans le nucléaire

EREVAN, 7 octobre (Reuters) - La France et l'Arménie envisagent une coopération dans l'énergie nucléaire civile, bien que la Russie soit le fournisseur du prochain réacteur de l'ancienne république soviétique.

Le président Nicolas Sarkozy a annoncé vendredi, à l'issue d'une visite d'Etat en Arménie, l'envoi "dans quelques semaines" dans ce pays d'une "mission de préfiguration sur le nucléaire français".

Il s'agit de "voir comment nous pourrions vous donner accès au nucléaire civil, compte tenu des immenses besoins en énergie de votre pays", a-t-il déclaré à un journaliste arménien, lors d'une conférence de presse.

Selon le ministre français de l'Industrie, qui accompagne Nicolas Sarkozy, les autorités arméniennes ont fait part de leur désir de coopération avec la France bien qu'elles aient commandé au groupe russe Rosatom un réacteur, pour lequel aucun industriel français n'avait postulé.

Des équipementiers français sont cependant "potentiellement" impliqués dans ce contrat, a dit Eric Besson.

Paradoxalement, c'est aussi Rosatom qui construira une centrale nucléaire à Mersin, en Turquie, avec laquelle l'Arménie est en mauvais termes en raison du génocide des arméniens par les Turcs en 1915.

La coopération franco-arménienne devrait d'abord porter sur les questions de sécurité nucléaire, dont la sécurisation du seul réacteur en fonctionnement en Arménie, qui fournit plus de 40% de ses besoins en énergie mais est construit dans une zone sismique, a précisé Eric Besson.

Le gouvernement et les industriels français examineront aussi avec Erevan les besoins à venir de l'Arménie.

"Il leur faut un ou plusieurs réacteurs de moyenne puissance, il n'y a pas la nécessité d'un réacteur de puissance élevé type EPR ou équivalent", a expliqué le ministre français de l'Industrie à des journalistes.

L'Arménie a actuellement deux réacteurs nucléaires de technologie russe, dont un est arrêté. (Emmanuel Jarry, édité par Gilles Trequesser)