Le Soudan renonce à imposer des droits de transit élevés au Sud

DJOUBA, 30 juillet (Reuters) - Le Sud-Soudan a accepté de verser à Khartoum des droits de transit pour son pétrole conformes aux normes internationales, a annoncé samedi un haut responsable de Djouba.

Selon ce dernier, cette décision fait suite à l'abandon par le Soudan d'une commission "discriminatoire" de 22,8 dollar le baril.

Cet accord est susceptible de faire baisser la tension entre les deux pays, le Sud ayant accusé lundi le Nord de pratiques assimilables à "un hold-up en plein jour" et de se lancer dans une guerre économique.

Le Sud-Soudan est devenu indépendant le 9 juillet à l'issue d'un référenndum d'autodétermination. Il produit 75% du pétrole de la République du Soudan, sur le territoire duquel transite l'oléduc acheminant le brut vers Port-Soudan, unique débouché extérieur, situé sur la mer Rouge.

Khartoum et Djouba ne sont toujours pas parvenus à un accord sur le partage des recettes tirées de l'extraction du pétrole qui étaient réparties avant le 9 juillet à part égale.

Khartoum a retiré sa demande initiale de droits de transit de 22,8 dollar par baril acheminé sur les oléoducs transitant par le Nord, ce qui correspond à environ 20% du prix à l'exportation du brut, a indiqué Pagan Amum, secrétaire général du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM, au pouvoir à Djouba).

Selon ce responsable, les deux pays ont convenu lors de pourparlers à Addis-Abeba que le Sud acquitterait des droits de transit conformes aux pratiques internationales.

Pagan Amum, qui revenait de la capitale éthiopienne, n'a pas donné de chiffre précis. "Nous paierons des droits pour le transit dans les oléoducs (...) et nous nous acquitterons des droits de transit correspondant aux normes internationales", a-t-il dit aux journalistes.

Khartoum n'a pas réagi à ces informations.

Le litige sur les recettes pétrolières, s'il n'est pas réglé au fond, est susceptible d'arrêter les robinets du brut extrait du Sud-Soudan, dont les principaux clients sont la Chine et le Japon.

(Jeremy Clarke et Hereward Holland; Jean-Loup Fiévet pour le service français)