Toyota teste sa Prius hybride rechargeable à Strasbourg

L'expérimentation, qui sera la plus importante menée en Europe par la firme automobile japonaise, doit durer trois ans.

Voiture à double technologie - thermique et électrique - la plus vendue dans le monde, la Prius, lancée en 1997, rechargeait jusqu'ici ses batteries au nickel-métal-hydrure uniquement en roulant et n'affichait qu'une autonomie de deux kilomètres en mode tout électrique.

La Prius hybride rechargeable, que Toyota pense commercialiser en 2012, se recharge en une heure et demie sur une prise de courant 16 ampères et dispose d'une autonomie de 20 km en mode tout électrique grâce à sa batterie lithium-ion.

Les rejets de CO2 ne sont plus, dès lors, en "cycle mixte", que de 59 grammes par kilomètre, soit 2,6 litres d'essence consommés, contre 89 grammes pour le modèle "classique".

EDF , partenaire de l'opération, a été chargé de concevoir et de gérer les bornes de rechargement dont 150 exemplaires seront installés dans des entreprises, chez des particuliers, dans des parkings publics et, pour huit d'entre elles, dans la rue.

"Cette opération constitue une triple première mondiale par son ampleur, avec une centaine de véhicules de pré-série, la technologie de batterie utilisée et l'infrastructure déployée", affirment Toyota et l'électricien français.

Les véhicules seront confiés en location longue durée à des entreprises et à des collectivités de l'agglomération, dont les collaborateurs pourront les utiliser pour un usage privé.

La ville et la communauté urbaine de Strasbourg investiront 200.000 euros dans l'opération en louant cinq véhicules pour leur administration, en aidant l'association locale d'auto-partage à s'en doter et en participant à l'installation des infrastructures de charge.

Toyota, qui a misé sur les véhicules hybrides plutôt que sur le tout électrique, jugé trop cher pour une autonomie trop réduite, estime que celle de sa nouvelle Prius en mode électrique peut satisfaire une majorité de besoins.

"55% des trajets quotidiens font moins de 10 km et 75% moins de 20 km", a expliqué lundi à Strasbourg Gérald Killmann, directeur powertrain et châssis de Toyota Motor Europe.

Le constructeur ne cache pas en revanche que son futur véhicule sera plus cher que le modèle classique, qui coûte plus de 26.000 euros et continuera à être produit en parallèle. (Gilbert Reilhac, édité par Gilles Trequesser)