François Fillon en Jordanie, convoitée par le nucléaire français

Après une étape syrienne à dominante économique, François Fillon s'efforcera dimanche en Jordanie de défendre les intérêts français dans la compétition pour la construction de la première centrale nucléaire du royaume hachémite.

La France a perdu en décembre dernier un contrat de 40 milliards de dollars pour la construction et l'exploitation de quatre réacteurs nucléaires aux Emirats arabes unis.

Contre toute attente, c'est le consortium sud-coréen emmené par Korea Electric Power (KEPCO) <015760.KS>, par ailleurs bien implanté en Jordanie, qui a emporté la mise.

Contrairement à ses voisins riches en pétrole, la Jordanie dépend des importations pour la quasi-totalité de sa consommation énergétique (environ 95%) et recherche une source alternative pour produire l'électricité et l'eau dessalée.

Le royaume projette de construire une centrale nucléaire à quelque 25 kilomètres de la ville d'Aqaba à l'horizon 2015 et d'autres ultérieurement.

Une étude d'impact en termes d'environnement et de sécurité a été lancée.

"Nous sommes en discussion avec les Jordaniens. Une pré-sélection des compétiteurs est prévue au printemps pour une décision finale fin 2010", précise-t-on dans l'entourage de François Fillon.

La Jordanie a signé un accord de coopération nucléaire civil avec la France en août 2008. Un tel accord la lie également à la Chine et la Russie.

Anne Lauvergeon, présidente du directoire d'Areva , fera partie de la délégation française à Amman où François Fillon rencontrera dimanche le roi Abdallah II de Jordanie.

Areva a signé en octobre 2008 un accord avec la Jordanie pour l'exploration et l'exploitation des mines d'uranium du centre du royaume. Anne Lauvergeon signera dimanche une convention d'exploitation.

Le groupe estime que le potentiel uranifère de la Jordanie est prometteur en vue du développement d'un programme de production d'électricité d'origine nucléaire.

(Sophie Louet, édité par Yves Clarisse)