L'offre Alstom-Schneider est la "pire"


03/11/2009 | 733 mots | ENERGIE RECRUTE | PÉTROLE, GAZ, CHARBON

L'offre de rachat d'Areva transmission et distribution (T&D) du tandem français Alstom -Schneider est celle qui présente le plus de dangers pour l'emploi, ont déclaré mardi des membres du comité de groupe européen (CGE) d'Areva .

Les offres concurrentes de rachat de T&D de l'américain General Electric et du japonais Toshiba <6502.T> représentent elles aussi des dangers d'un point de vue social, ont-ils cependant ajouté en réitérant leur opposition au principe même d'une cession d'Areva T&D, qui n'est selon eux pas indispensable au financement du groupe nucléaire.

"Aucune des trois offres n'est valable du point de vue des salariés et, la pire de toutes, c'est bien celle d'Alstom et Schneider", a déclaré lors d'une conférence de presse Bruno Blanchon, délégué CGT et membre du CGE d'Areva.

"La vente de T&D n'a aucun sens industriel et stratégique (...), nos actionnaires privent la France et ses citoyens d'un atout industriel et humain majeur, avec la perte possible de milliers d'emplois européens", a de son côté déclaré Maureen Kearney (CFDT), secrétaire du CGE.

Evoquant le projet d'Alstom de reprendre la partie transmission (haute tension) de T&D tandis que Schneider récupèrerait la distribution (moyenne tension), le CGE souligne que cette opération poserait des problèmes de concurrence car la part de marché cumulée de Schneider et d'Areva distribution s'élèverait à 80% en France.

En tout, selon Bruno Blanchon, sept à dix sites seraient menacés en France dans ce cadre.

Un porte-parole de Schneider n'a pas souhaité commenter ces informations, renvoyant à un communiqué publié avec Alstom le 23 juillet dans lequel les deux groupes assuraient que le transfert des activités de transmission et de distribution "n'aurait pas de conséquence sociale".

"OFFRE SOLIDE" DE TOSHIBA

Selon le CGE d'Areva, "Toshiba dispose d'une offre solide mais plutôt centrée sur l'Asie (et) il est à prévoir à terme des choix de technologie et des rationalisations de gammes".

Du côté de General Electric, qui a déposé une offre en partenariat avec le fonds d'investissement CVC Capital Partners, le CGE lui reproche la dette qu'il contracterait dans le cadre de l'opération, son projet d'introduire en Bourse la nouvelle entité qu'il formerait avec Areva T&D et les différences culturelles "fortes" entre le groupe américain et Areva.

Surtout, souligne le CGE, Toshiba et General Electric sont chacun des concurrents directs d'Areva dans le nucléaire.

Le groupe français a fait savoir à plusieurs reprises qu'il serait attentif, en plus du prix proposé pour T&D, au projet industriel et social des repreneurs et qu'il réservait sa décision finale.

Selon diverses sources interrogées par Reuters, les premières offres déposées pour T&D ne dépasseraient pas quatre milliards d'euros. Les offres engageantes sont attendues le 9 novembre et une décision d'Areva devrait intervenir le 16.

"Les besoins de financement d'Areva sont satisfaits : trois milliards ont été levés par le biais d'un emprunt obligataire et, avec l'ouverture du capital et la vente d'actifs, le compte y est", a en outre déclaré Maureen Kearney, en s'appuyant sur une analyse réalisée par le cabinet d'expertise Secafi Alpha.

UN MILLIARD MANQUERAIT

Détenu à près de 91% par l'Etat français, Areva souhaite vendre T&D dans le cadre d'un plan de financement, ses besoins étant estimés à 11 milliards d'euros d'ici à 2011.

Ce plan prévoit également l'entrée de partenaires dans le capital d'Areva, à hauteur de 15%, par le biais d'une augmentation de capital.

Selon l'analyse du cabinet Secafi Alpha, citée par les syndicats, seul un milliard d'euros manquerait à Areva si l'ensemble des mesures dévoilées fin juin, en dehors de la vente de T&D, étaient mises en oeuvre.

"Si la cession devait être abandonnée, ce qui est préconisé par le cabinet, il faudrait trouver le complément de financement dans une augmentation de capital complémentaire. Il resterait à déterminer qui y participerait : l'actionnaire principal lui-même ou à nouveau des partenairtes privés", écrit le CGE d'Areva dans un communiqué.

Le CGE a en outre fait savoir qu'il envisageait de contester devant la Comission européenne la vente d'Areva T&D si elle avait lieu.

Pour lire l'encadré sur les données clés du pôle T&d.

Benjamin Mallet, Matthieu Protard


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