Paprec annonce un grand projet de valorisation des déchets à La Réunion

Le groupe Paprec, spécialiste du traitement des déchets, va construire et exploiter à La Réunion ce qui sera, selon lui, le plus grand pôle de valorisation des déchets des Outre-mer, a-t-il annoncé jeudi.

L'entreprise familiale, un leader du secteur en France, a été choisie par Ileva, syndicat mixte regroupant trois intercommunalités (520.000 habitants). Avec son partenaire local GTC-Groupe How-Choong, il devra concevoir ce qui sera aussi une des plus importantes unités françaises de transformation multi-usages des déchets ménagers (permettant recyclage et énergie), selon un communiqué.

Ce pôle, qui représente un investissement de 200 millions d'euros pour la collectivité, devra gérer 60% des déchets des habitants de la Réunion, depuis Pierrefonds, près de Saint-Pierre. Le marché a été conclu pour dix ans.

Sur les territoires insulaires, transformer les déchets en énergie permet de régler deux enjeux cruciaux: l'autonomie énergétique et la gestion des déchets, explique Paprec, qui rappelle que la Réunion est dépendante à 88% des énergies fossiles. Sur la partie sud-ouest de l'île, 230.000 tonnes de déchets sont encore enfouies chaque année, ajoute-t-il.

Le site comprend déjà une chaîne de tri des ordures ménagères permettant d'aller chercher ce qui peut être recyclé. Il comptera une unité de méthanisation pour transformer les biodéchets, ainsi qu'une unité de préparation de Combustibles Solides de Refus (CSR), visant à transformer les déchets non recyclables en combustibles.

Paprec Energies construira une chaudière pour incinérer ces CSR, afin de produire l'électricité nécessaire au fonctionnement du pôle et de fournir 121.000 MWh par an au réseau, l'équivalent de la consommation de 83.000 habitants (10% de la population).

"Il s'agit là du plus important projet d'unité de valorisation énergétique de CSR issus des déchets ménagers en France", selon Stéphane Leterrier, directeur des grands projets de Paprec.

Le planning prévoit une mise en service fin 2026. Outre les phases de travaux, le site accueillera en permanence 76 salariés.