Le groupe allemand Siemens Energy et le français Air Liquide inaugurent ensemble mercredi à Berlin une usine stratégique pour la décarbonation de l'industrie lourde: elle fabriquera des modules d'électrolyseurs, pièces clés pour la production d'hydrogène bas carbone.
Les modules (stacks) qui sortiront de ses chaînes permettent d'envoyer un courant électrique dans de l'eau, séparant ainsi au travers d'une membrane les molécules d'hydrogène et d'oxygène contenues dans H2O, la formule chimique de l'eau, a expliqué Air Liquide, spécialiste des gaz industriels.
L'investissement total, portant sur quelque 30 millions d'euros, devrait être financé à hauteur de 75% par Siemens Energy et 25% par son partenaire français dans la société commune franco-allemande.
Sortes d'armoires cubiques très compactes, ces modules peuvent être montés en série pour former un électrolyseur industriel capable de produire les gros volumes d'hydrogène nécessaires à la décarbonation de la sidérurgie, de la chimie, des raffineries de pétrole ou des cimentiers.
L'usine, située dans un site historique de Siemens à Berlin existant depuis 1904, couvre à peine 2.000 mètres carrés et est entièrement automatisée et robotisée.
Elle a une capacité initiale de production de 1 gigawatt (GW) par an qui pourra atteindre 3 GW d'ici à 2025, ce qui en fait en puissance la plus grande "giga-factory" du monde de coeurs d'électrolyseurs de cette technologie, a indiqué mercredi matin François Jackow, le directeur-général d'Air Liquide lors d'une brève conférence de presse avant l'inauguration.
"Nous marions les savoir-faire de deux champions européens pour assurer la souveraineté technologique européenne dans le domaine des électrolyseurs, c'est très important de maîtriser la chaîne de production", a ajouté M. Jackow.
Cette usine représente un tournant pour la production industrielle d'hydrogène, qui repose jusqu'à présent à plus de 95% sur la transformation du gaz méthane, par des procédés puissamment émetteurs de CO2 dans l'atmosphère, ce qui produit un hydrogène dit "gris".
A condition que l'électricité utilisée dans le processus d'électrolyse soit issue d'énergie éolienne, solaire, hydraulique, voire nucléaire, l'hydrogène qui en découlera sera décarboné, ce qui permettra donc de décarboner les procédés des industriels qui l'utilisent.
Air Liquide a déjà ainsi créé un électrolyseur industriel à Oberhausen dans la région de la Ruhr (ouest de l'Allemagne) sur un site chimique appartenant au groupe OQ, utilisant cette technologie Siemens.
Comptant 24 modules d'une capacité installée de 20 MW d'électrolyse pouvant aller à 30 MW, il doit être mis en service lui aussi "avant la fin de l'année" pour desservir tout un bassin industriel alentour, a indiqué Gilles Le Van, vice-président Industrie lourde et transition énergétique pour l'Europe centrale du groupe Air Liquide.
im/liu/abx
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