L’industrie automobile européenne bénéficie d’un répit avec l’assouplissement des sanctions liées aux émissions de CO2. Initialement contraints d’accélérer la transition vers l’électrification, les constructeurs pourront conserver davantage de modèles thermiques, plus rentables.
La Commission européenne a annoncé un mécanisme permettant d’évaluer les émissions des constructeurs sur trois ans au lieu d’un, évitant ainsi des amendes dès 2025. Cette mesure répond à la difficulté du marché à adopter massivement les véhicules électriques, qui ne représentaient que 13,6% des immatriculations en 2024, loin de l’objectif de 25% pour 2025.
Sans cet assouplissement, les constructeurs auraient dû brader leurs modèles électriques tout en réduisant les ventes de leurs véhicules thermiques, qui génèrent de meilleures marges. Selon Guillaume Dejean, conseiller chez Allianz Trade, cette décision offre un répit à un secteur sous pression.
Certains groupes, comme Stellantis, Ford et Toyota, avaient déjà noué des alliances avec Tesla pour compenser leurs émissions grâce aux "pools". En revanche, Volkswagen, Renault, Honda et Hyundai, qui n’avaient pas encore structuré de telles alliances, gagnent du temps pour adapter leurs gammes.
Cette annonce a été bien accueillie par les investisseurs, avec une progression de 1,4% de l’action Renault à la Bourse de Paris. "On desserre les contraintes, et c’est bien perçu par le marché", analyse Eymane Cherfa, analyste chez Myria AM.
Si cette mesure est perçue comme un "cadeau" aux constructeurs européens, elle suscite aussi des critiques. L’ONG Transport & Environment alerte sur le risque d’un retard accru face aux constructeurs chinois. L’ICCT (Conseil international du transport propre) souligne que cette flexibilité pourrait repousser la sortie de modèles électriques abordables et entraîner jusqu’à 50 mégatonnes d’émissions de CO2 supplémentaires.
Lucien Mathieu, expert chez T&E, met en garde contre l’affaiblissement des objectifs du Pacte vert européen, qui pourrait inciter d’autres industries à demander des assouplissements similaires.
Pour Marc Mortureux de la Plateforme automobile (PFA), ce réajustement n’a de sens que si des mesures parallèles stimulent la demande de véhicules électriques. Les constructeurs plaident pour une accélération du déploiement des infrastructures de recharge et des incitations à l’achat.
Si cette décision permet aux constructeurs de souffler, elle pose néanmoins la question du rythme de la transition écologique et du maintien des objectifs climatiques européens.
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