L'ONU appelle à un accord mondial pour réduire la pollution plastique

Les négociations internationales en cours à Busan, en Corée du Sud, visent à établir un accord global pour lutter contre la pollution plastique, un enjeu jugé crucial par l'ONU. Inger Andersen, cheffe du programme de l'environnement de l'ONU, a souligné que cet accord ne doit pas se limiter à la gestion des déchets plastiques, mais doit impérativement inclure des réductions de la production et de la consommation de plastique à l'échelle mondiale. Selon elle, il est indispensable d’aborder le problème à chaque étape du cycle de vie du plastique, de sa production à sa fin de vie.

La question de la réduction de la production plastique rencontre toutefois des résistances, notamment de la part de pays producteurs de pétrole comme la Russie, l'Iran ou l'Arabie Saoudite, qui s'opposent à cette approche. Néanmoins, Inger Andersen estime que l'échec des négociations serait inacceptable, compte tenu de l’ampleur de la crise environnementale liée à la pollution plastique, qui affecte désormais la santé humaine, comme en témoignent les plastiques retrouvés dans des endroits inattendus, comme le placenta des femmes enceintes ou le sang des bébés.

Les discussions se tiennent dans le cadre de la cinquième session du comité international de négociation (INC-5) sous l'égide de l'ONU. Bien que les négociations aient débuté de manière difficile, Mme Andersen reste optimiste et souligne que l'engagement des parties prenantes est élevé. Elle refuse de céder à la frustration, malgré les tensions et les débats complexes qui ont marqué les premiers jours des pourparlers.

Parallèlement, les négociations sur la question climatique, tenues à Bakou lors de la COP29, ont également révélé des divergences importantes, en particulier sur la question du financement climatique, avec des critiques émises par certains pays en développement concernant le manque d'engagement des pays riches. Cependant, Inger Andersen considère qu'il est important de voir les progrès réalisés, notamment avec l'augmentation des financements climatiques, bien qu'elle reconnaisse que les discussions restent parfois frustrantes.

Les négociateurs ont jusqu’au 1er décembre pour parvenir à un accord légalement contraignant sur la réduction de la pollution plastique. Inger Andersen a exprimé l'espoir que les discussions ne déborderont pas du programme prévu, tout en soulignant la nécessité d'un compromis ambitieux. Les enjeux sont considérables, mais selon elle, il est crucial de maintenir un haut niveau d'engagement pour éviter un mauvais accord.