Blocage des négociations sur les prix de l’électricité : l’industrie chimique en péril

Les négociations sur les prix de l'électricité entre EDF et les industriels stagnent, a rapporté lundi le secteur de la chimie. Frédéric Gauchet, président de France Chimie, a exprimé ses préoccupations sur BFM Business, affirmant que les tarifs proposés par EDF nuisent à la compétitivité des entreprises françaises face à leurs concurrents américains et asiatiques.

Gauchet a souligné que les discussions actuelles ne permettent pas d’obtenir des prix compétitifs à court ou long terme, posant une menace majeure pour l'industrie chimique. Le secteur a déjà averti de la possibilité de perdre 15 000 emplois d'ici trois ans, soit 8 % des 200 000 emplois directs.

Les industriels, particulièrement ceux qui consomment beaucoup d'électricité, bénéficient encore de l’Arenh (Accès Régulé à l'Électricité Nucléaire Historique), un tarif préférentiel qui disparaîtra fin 2025. Cependant, les discussions sur les contrats de long terme pour l'après-Arenh avancent lentement, compromettant les perspectives d'investissements dans le secteur.

Le ministre de l'Industrie, Marc Ferracci, a récemment pressé EDF de faire des efforts dans les négociations et espère une résolution d'ici peu. Un prix moyen de 70 euros le mégawattheure (MWh) pour l’électricité nucléaire, à partir de 2026, a été proposé, mais jugé trop élevé par certains industriels, notamment dans les secteurs de la chimie et de l’hydrogène.

Une mission de médiation dirigée par Philippe Darmayan, ancien président d’ArcelorMittal France, et Julien Janes, ancien directeur de la CRE (Commission de régulation de l'énergie), a remis un rapport sur cette situation au ministre de l'Industrie la semaine dernière.