Le méthane, un gaz très nocif pour le climat, en bonne partie lié à l'activité humaine

AFP

20/09/2021 | 858 mots | ENERGIE RECRUTE | PÉTROLE, GAZ, CHARBON
Le méthane, un gaz très nocif pour le climat, en bonne partie lié à l'activité humaine © Ted Aljibe / AFP

Le méthane, dont les Etats-Unis et l'Union européenne entendent réduire les émissions, est un gaz très nocif pour le climat. Il est pour bonne partie lié à des activités humaines (agriculture, énergie, déchets) sur lesquelles il est possible d'agir.

Qu'est-ce que le méthane?

Le méthane (CH4) est un gaz très courant, qui existe à l'état naturel sur Terre puisque c'est le principal composant du gaz naturel, largement utilisé comme source d'énergie.

C'est aussi le deuxième gaz à effet de serre d'origine anthropique (lié à l'activité humaine) après le dioxyde de carbone (CO2). Mais son effet de réchauffement est 28 fois plus important par kilogramme que celui du CO2 sur un horizon de 100 ans.

Toutefois, sa durée de vie dans l'atmosphère est relativement courte (une dizaine d'années, contre des décennies voire des centaines d'années pour le CO2).

Le méthane participe aussi à la production d'ozone, un polluant dangereux pour l'homme, qui affecte également les écosystèmes.

Les émissions mondiales de méthane ont augmenté de 9% entre 2006 et 2017, selon une étude menée par plus de 100 chercheurs internationaux sous l'égide du Global Carbon Project et publiée en 2020.

D'où proviennent les émissions?

Ses émissions sont pour environ 40% d'origine naturelle, dans les zones humides notamment. Le permafrost renferme aussi des volumes immenses de méthane, qui pourraient être relâchés dans l'atmosphère si ce sol gelé continue de fondre sous l'effet du réchauffement climatique.

Les activités humaines sont pour leur part directement responsables des quelque 60% restants.

L'agriculture est, selon les chercheurs, à l'origine de la majorité de ces émissions anthropiques de méthane, avec 30% issues des troupeaux d'élevage (fermentation digestive et fumiers) et 8% pour la culture du riz.

Côté énergies fossiles, l'exploitation du pétrole et du gaz représente 22% des émissions anthropiques et l'extraction du charbon 11%.

La gestion des déchets solides et liquides compte pour 18% des émissions et les feux de biomasse et de biofuel 8%, le reste des émissions étant lié aux transports et à l'industrie.

Est-il possible d'agir?

Les Etats-Unis et l'Union européenne travaillent ensemble sur un projet d'accord portant sur une promesse de réduction des émissions d'origine anthropique de méthane d'au moins 30% d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 2020.

"Réduire la pollution au méthane représente la stratégie la plus rapide et efficace dont nous disposons pour réduire le rythme du réchauffement. Les bénéfices seront presque immédiats", a réagi Fred Krupp, président de l'ONG Environmental Defense Fund (EDF).

Dans un rapport publié cette année, le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) estimait qu'il était possible de réduire les émissions de méthane de 45% - soit 180 millions de tonnes par an - d'ici 2030.

Cela permettrait d'éviter 0,3°C de réchauffement climatique d'ici les années 2040.

Que faire pour les limiter?

Dans le domaine du pétrole et du gaz, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) estime que les trois-quarts des émissions de méthane peuvent être supprimés - et pour une bonne partie sans coût supplémentaire.

Elle suggère ainsi de remplacer les équipements (par exemple des valves) qui laissent aujourd'hui s'échapper le gaz sur les installations d'extraction et de transport d'hydrocarbures, d'installer des équipement de récupération ou de détection des fuites.

Dans l'agriculture, il est possible de changer le régime des ruminants, qui produisent du méthane au cours de leur digestion, ou de sélectionner les races les plus productives pour limiter la taille des troupeaux, liste le PNUE.

L'UE suggère également de réduire la consommation de viande et produits laitiers.

Les rizières peuvent bénéficier d'une meilleure gestion de l'eau ou de l'ajout de certains produits qui limitent la production du gaz.

Côté déchets, la réduction des émissions passe par l'amélioration du tri et du traitement des déchets. Il est également recommandé de ne pas recourir à la mise en décharge pour les déchets biodégradables.


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