Muriel Lenglin, directrice du programme de sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) de troisième génération, est lauréate de l'édition 2020 des Trophées des Femmes de l'industrie de L'Usine Nouvelle dans la catégorie « Femmes de projet »

Naval

19/10/2020 | 881 mots | ENERGIE RECRUTE | NUCLÉAIRE
Muriel Lenglin, directrice du programme de sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) de troisième génération, est lauréate de l'édition 2020 des Trophées des Femmes de l'industrie de L'Usine Nouvelle dans la catégorie « Femmes de projet » © Naval. Muriel Lenglin, directrice du programme de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de troisième génération

« Depuis ma prise de poste en tant que directrice du programme SNLE 3G en septembre 2015, je suis fière d’avoir mené à bien et concrétisé pendant ces études d’avant-projet, la montée en maturité du programme tant du point de vue technique, organisationnel, industriel et humain. Ce programme présente des enjeux aussi complexes et variés que passionnants. Tout d’abord, le projet SNLE 3G est extrêmement complexe d’un point de vue technique : ce sous-marin d’environ 150 mètres de long, équipé d’un réacteur nucléaire embarqué, a pour mission d’assurer la permanence à la mer de la dissuasion, de par sa capacité de mise en œuvre de 16 missiles nucléaires. Composé de plus de 200 installations différentes, et opéré par un équipage de plus de 110 marins qui vivent en autonomie pour des missions de plus de 3 mois, il se distingue des autres navires par une furtivité exceptionnelle (capacité à détecter et ne pas être détecté). 

Ce projet est également un défi industriel majeur : une fois et demi plus long et d’un tonnage trois fois supérieur que le sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) de nouvelle génération, le Suffren, il nécessite une adaptation de l’outil de production de Naval Group. Il nécessite également de mobiliser chacune des compétences spécifiques nécessaires au succès du projet sur toute sa durée (plus de 30 années). C’est un défi d’ampleur : en lien avec les différents sites de production et entités de Naval Group, je m’assure du maintien de nos compétences techniques (en quantité et qualité) au sein de l’entreprise à long terme pour tenir les objectifs du programme.

Le développement du SNLE 3G est aussi un défi humain. Nous sommes partis d’une équipe d’une centaine de personnes en avant-projet sommaire, et c’est maintenant plus de 400 personnes qui travaillent sur nos sites de Cherbourg, Ollioules, Nantes-Indret, Angoulême-Ruelle, Lorient et Paris. C’est avec plaisir et motivation que j’anime en multisites ces différentes équipes, riches d’expériences variées, en m’assurant notamment que les objectifs du programme soient bien partagés et maîtrisés. À ces 400 collaborateurs s’ajoute un tissu industriel dense (plus d’une cinquantaine de fournisseurs sont déjà partie prenante de l’aventure au stade actuel d’avant-projet), sur l’ensemble du territoire, qui contribue également à l’avancement et à la réalisation du projet.  La coordination de l’ensemble de ces acteurs est un challenge quotidien. Au-delà des compétences individuelles de chacun, qui sont fondamentales, la grande réussite de la phase actuelle est surtout la compétence collective acquise par l’ensemble des équipes : peu de pays possèdent cette ressource, capable de concevoir et réaliser un tel objet.

En tant que directrice du programme, je suis en contact permanent avec mes clients, la Direction générale de l'armement (DGA) et le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), et mène auprès d’eux les négociations du projet au nom de Naval Group. L’année 2020 est particulièrement marquante pour l’avancée en maturité du projet, puisque nous allons relever ces trois défis : terminer le design du projet en finalisant les études d’avant-projet détaillé actuellement en cours ;  remettre une offre engageante sur le développement et la réalisation de la série de quatre SNLE, les prestations concernant  les 30 prochaines années, et poursuivre les négociations avec le client jusqu’à notification du contrat (plusieurs milliards d’euros) ; préparer et structurer l’organisation industrielle nécessaire pour l’exécution de ce contrat. Ces activités de « départ lancé » sont indispensables et doivent être menées cette année pour pouvoir démarrer sereinement et efficacement dès la notification. La crise du covid-19 a montré l’extraordinaire résilience des équipes, soumises à de nombreuses contraintes. La dynamique collective du projet n’a pas été impactée et je suis fière de pouvoir compter sur l’engagement des équipes pour ce projet exceptionnel. »


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