Présentation et modération :
Gérard Longuet, Sénateur de la Meuse
Emile H. Malet, directeur de Passages-ADAPes
Intervenants :
Sébastien Candel, professeur des Universités, membre de l'Académie des sciences
Pierre-Marie Abadie, directeur général de l’Andra
Philippe Knoche, directeur général d'Orano
Discutants :
Catherine Brun, secrétaire générale, responsable domaine Stratégie affaires publiques et territoires de GRTgaz
Jean de Kervasdoué, économiste de la santé, membre de l'Académie des technologies
Philippe D’Iribarne, ingénieur des Mines, économiste, anthropologue
Tout se recycle – les déchets nucléaires aussi. Des débats récents ont attiré l’attention des Français sur « les déchets nucléaires » – une catégorie très large qui regroupe des réalités très diverses, depuis les combustibles usés hautement radioactifs jusqu’à des déchets issus de sites nucléaires mais dont la radioactivité n’est pas différente de la radioactivité naturelle. Au sein de cette catégorie hétéroclite, certaines matières ont encore un fort potentiel énergétique que la France a choisi de récupérer et de ré-utiliser. Mais d’autres matières ont aussi une valeur qui, pour l’instant, reste inemployée…
Argumentaire de Sébastien Candel :
Gérer les déchets, les recycler et réduire leur impact sur l’environnement sont des objectifs importants et actuels. Après une brève synthèse sur les déchets dans le monde et en France on traite plus spécialement du cas de l’énergie nucléaire en s’appuyant sur un rapport rédigé conjointement par trois académies (la Chinese Academy of Engineering, l’Académie des technologies et l’Académie des sciences). Le rapport souligne que dans le contexte du changement climatique, l’énergie nucléaire, avec ses très faibles émissions de gaz à effet de serre, a une capacité unique de produire de l’électricité de façon massive, capable de répondre à la demande de façon véritablement décarbonée. Contrairement aux centrales à combustibles fossiles qui émettent d'importantes quantités de polluants atmosphériques tels que des particules, des oxydes d’azote ou de soufre et des métaux lourds, les centrales nucléaires n'en produisent pas, un atout majeur dans la situation actuelle. Il est noté que des efforts considérables ont été déployés pour définir et mettre en œuvre une gestion durable des déchets radioactifs de tous types avec notamment le dépôt en couche souterraine profonde des déchets à haute activité à vie longue assurant un confinement qui évite tout retour de radioactivité dans la biosphère sur des durées de temps géologiques.
Argumentaire de l’Andra :
Mettre l’accent, en trois partie, sur l’inventaire national des matières et des déchets radioactifs qui permettrait de poser le sujet de la table et de mettre en avant la distinction entre les matières (donc encore considérées comme valorisables) et les déchets radioactifs. L’Andra a publié son dernier inventaire en 2018 et a mis à jour les essentiels en 2019. En outre, cette première partie permet de mettre en avant, de manière synthétique, les différents modes de gestion des déchets radioactifs avec nos centres en exploitation pour tout ce qui concerne les vies courtes et les projets en cours de développement pour les autres catégories de déchets (avec Cigéo pour les déchets HA et MA-VL et le projet FA-VL qui lui est malgré tout à un stade bien moins avancé que le projet Cigéo). La deuxième partie consisterait en un focus sur les déchets de très faible activité (TFA) pour d’une part, présenter les enjeux en présence notamment dans la perspective du démantèlement en cours et à venir des installations nucléaires et, d’autre part, exposer la réflexion de l’Andra à ce sujet et que nous avons notamment développé dans le cadre du débat public à savoir le « bilan environnemental global » qui constitue une ouverture pour la thématique du seuil de libération. Comme nous serons post débat public, nous pourrons également rebondir sur les conclusions formulées par la commission particulière du débat public. Enfin, la troisième partie consisterait en un focus sur les déchets HA, déchets résultant du retraitement et donc du recyclage. Nous ferions alors une présentation plus détaillée sur le projet Cigéo, notamment sur les aspects inventaires de référence, inventaire de réserve et études d’adaptabilité. Là encore, nous pourrons éventuellement rebondir sur les aspects post débat public.
Argumentaire d’Orano :
Le nucléaire permet de produire de l’électricité en continue et ce avec un minimum de CO2. Il évite ainsi chaque année au niveau mondial l’équivalent des rejets CO2 de 400 millions de voitures. Mais le nucléaire, c’est également l’une des industries qui a été précurseur dans le recyclage. En France, cela fait plus de 50 ans que des matières nucléaires qui ont un potentiel énergétique (plutonium, uranium) sont recyclées, permettant ainsi d’économiser les ressources naturelles et de réduire le volume d’un facteur 5 et la radiotoxicité d’un facteur 10 des déchets finaux les plus radioactifs. Actuellement, 10 % de l’électricité nucléaire française provient de matières recyclées. L’objectif est de dépasser 25 % au début des années 2030. Et nous pouvons aller encore plus loin, en recyclant d’autres déchets (déchets métalliques). Le recyclage dans le nucléaire est une réalité… qui va continuer de se développer.
CNR est partenaire de la 20e édition du colloque du SER (Syndicat des Energies Renouvelables) intitulée "Un enjeu de civili...
L’Académie de l’air et de l’espace, l'Académie des Technologies et la Fondation de l'Académie des technologies organisen...
Le gouvernement a annoncé vendredi des mesures de "simplification" pour diviser par deux les délais d'instruction de permis de recherches d...
Les émissions de gaz à effet de serre ont poursuivi leur recul en France, enregistrant une baisse de 4,8% en 2023 par rapport à 2022, a annonc&eac...
Technip Energies a annoncé jeudi avoir été sélectionné par la compagnie pétrolière d'Abou Dhabi, Adnoc, pour insta...