L'italien Eni déterminé à poursuivre l'exploration gazière au large de Chypre

Le géant de l'énergie italien Eni est déterminé à poursuivre l'exploration de gaz naturel au large de Chypre malgré l'opposition de la Turquie qui n'avait pas hésité à bloquer un de ses navires en février.

L'île méditerranéenne de Chypre est divisée depuis 1974. La République de Chypre, seule reconnue internationalement, n'exerce son autorité que sur la partie sud de l'île, le nord étant de facto sous contrôle de l'autoproclamée République turque de Chypre-Nord, soutenue par Ankara qui y a basé des milliers de militaires.

"Jusqu'à présent, nous avons investi 700 millions d'euros à Chypre, ce qui veut dire que nous sommes engagés très solidement dans et envers ce pays", a déclaré le Pdg d'Eni Claudio Descalzi après une rencontre avec le président chypriote Nicos Anastasiades.

Il a insisté sur le fait que sa compagnie comptait mener à bien ses explorations de gaz naturel dans tous les blocs qui lui ont été attribués par les autorités chypriotes reconnues au large de l'île.

En février, la marine turque avait empêché un navire affrété par Eni de se rendre sur le bloc numéro 3 pour réaliser des forages d'exploration. Le bateau avait dû quitter les eaux chypriotes.

Interrogé sur la stratégie de sa société si la Turquie continue de bloquer ses activités, M. Descalzi a répondu: "Nous devons essayer, essayer et encore essayer jusqu'à ce que nous réussissions. Je ne veux pas abandonner mes 700 millions".

Fin mars, l'Union européenne (UE) avait condamné les "actions illégales" de la Turquie au large de Chypre après le blocage du navire d'Eni.

La Turquie réclame la suspension de toute exploration tant qu'une solution à la division de Chypre n'est pas trouvée, mais les négociations sont au point mort.