Expertise et qualité : marques de fabrique de Kury Ingénierie

Un entretien avec Gaelle OGER, Directrice Commerciale et Chargée de Recrutement chez Kury Ingénierie.

Pouvez-vous nous expliquer l'activité de Kury Ingénierie ?

Kury Ingénierie est un bureau d’études spécialisé dans le nucléaire et créé en 2000. Nous réalisons des études liées à la conception, au fonctionnement, à la conduite et à la sûreté des centrales. Ces études nécessitent des compétences, connaissances et curiosité techniques.

Vous avez une double fonction au sein de l'entreprise, pourquoi ce choix ?

Kury Ingénierie est une PME comptant 60 collaborateurs répartis en France et à l'étranger. Il est important pour notre structure d'avoir des postes de back-office polyvalents. En tant que responsable commerciale, je suis en contact direct avec les clients. Ma double fonction me permet de détecter leurs besoins précis et d'y répondre par un recrutement ciblé et la mise en place des compétences techniques nécessaires.

Quelles sont les particularités du recrutement dans votre organisation ?

Nous recrutons uniquement des ingénieurs (niveau bac +5). Nous privilégions l'embauche de jeunes ingénieurs qui représentent environ 70 % de nos recrutements. Nous axons nos recherches sur des profils techniques, type ingénieurs d’études. L'éventail métier est plutôt varié : thermo-hydraulique, chimie, contrôle commande, électricité, mécanique des fluides... Tous nos ingénieurs doivent également maîtriser l’anglais afin de mener des projets en France comme à l'international.

Au-delà du socle technique apporté par les écoles, nous recherchons des ingénieurs ayant une compréhension physique du métier. Nous privilégions les candidats ayant une véritable passion pour la technique, des personnes curieuses qui seront toujours en quête de solutions et d'innovation. Nous intégrons dans nos équipes des personnes capables de développer un avis technique argumenté et qui sauront prendre du recul. Nos recrues doivent être proactives, mais également sociables et capables de s'adapter, de s'organiser et de gérer les priorités dans un milieu très interfacé.

Pour quelles raisons choisissez-vous de recruter majoritairement des débutants ?

Nous disposons d'un cursus de formation interne. Il nous permet d’accueillir de jeunes ingénieurs. Trouver des ingénieurs ayant un profil pertinent pour nous est une mission qui reste souvent compliquée. Aussi, nous avons constaté qu'il était plus simple et pertinent d’intégrer des ingénieurs ayant un socle de compétences techniques apportées par leur école, puis de les former et les faire évoluer au sein de notre structure.

Qu'avez-vous mis en place pour former vos ingénieurs débutants en interne ?

 Nous misons sur le tutorat. Notre équipe compte aujourd'hui environ 25 % d’experts. Les profils experts ont plus de trente années d’expérience, dont une majeure partie en exploitation. Ils sont une valeur ajoutée indispensable nous permettant de faire grandir les ingénieurs débutants. Les experts offrent aux débutants la possibilité d’acquérir tout l’aspect concret du métier.

Le tutorat prend trois formes différentes chez Kury Ingénierie :

• Des sessions de formation organisées à l’embauche des jeunes ingénieurs. Nos experts ont élaboré une formation initiale qu'ils dispensent en groupe de 3 ou 4 sur une semaine. Il s'agit d'une formation sur mesure associée, par exemple, à une visite de centrale nucléaire afin d’apporter une véritable dimension concrète à la formation.
• La mise en place de binômes débutant / expert sur les études menées. Le jeune ne se retrouve pas isolé. Il est formé avec un contenu réel, sur son étude et ses besoins. Ces binômes permettent le transfert de compétences.
• Les ingénieurs référents sont nommés pour répondre aux questions techniques et pour s’assurer du bon déroulement des études. Ils fédèrent aussi  autour de projets innovants que nous développons en interne.  

Combien de personnes recrutez-vous par an ?

 Nous ne recrutons qu'une dizaine de personne par an car nous avons un niveau d'exigence élevé. La phase de recrutement peut être longue, de 5 semaines à 5 mois. Nous prenons le temps nécessaire pour trouver LA compétence dont nous avons besoin.

Quels canaux utilisez-vous pour trouver ces profils spécifiques ?

Nous utilisons principalement le réseau d'écoles partenaires ainsi que notre réseau interne. Nous travaillons également avec l'Apec où nous allons chercher des profils directement dans la « CVthèque ». Nous ne publions pas d’annonces sauf sur notre site internet. Nous sommes reconnus dans notre métier et les candidats postulent souvent spontanément.

Nous passons beaucoup de temps sur nos recrutements. Patience et persévérance sont les maîtres mots de la démarche de recrutement.

Quels sont vos atouts pour attirer les profils recherchés ?

 Nous pourrions avoir une croissance beaucoup plus importante que celle que nous connaissons mais nous voulons maîtriser l’intégration de nos jeunes ingénieurs. Nous misons sur l’expertise et la qualité, c’est notre marque de fabrique. Lors des entretiens de recrutement, nous insistons sur nos attentes, nos projets, notre capacité d’innovation et notre valeur ajoutée technique. Les candidats choisissent une structure qui va leur permettre d’acquérir cette valeur ajoutée technique, d’intégrer une culture d’entreprise avec une forte cohésion d’équipe et un management simple et direct.

Nous sommes une structure indépendante avec une grande latitude dans nos prises de décision. Quand nos clients ont décidé de lancer des projets de centrales à l’export, nous avons choisi de les accompagner. Nous avons ainsi ouvert une filiale en Chine en 2013 et une autre en Angleterre en 2017. Ces filiales sont des passerelles permettant à nos ingénieurs de voir ce qui se passe sur d’autres projets à l’international, à des stades d’avancement et dans des contextes différents. Par exemple, en France nos ingénieurs travaillent sur plusieurs générations de centrales (le parc en exploitation, les tranches EPR en cours de conception, les futurs modèles de réacteurs).

En Chine, ils ont l’opportunité de participer aux dernières études avant le démarrage des centrales alors que les études de conception ne font que démarrer en Angleterre. 2018 sera une année charnière car les premières centrales de type EPR vont démarrer : c’est un moment passionnant et enrichissant à vivre pour les ingénieurs qui vont y participer.

Propos recueillis par Pascale Kroll

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