Le Syaden met ses professionnels au service des collectivités locales

Entretien avec Arnaud Tournier, Directeur du Syaden.

 Le Syaden, Syndicat audois d’énergies et du numérique, regroupe l’ensemble des collectivités territoriales du département de l'Aude. Quelle est votre mission ?

Depuis la création en 2011, nous œuvrons auprès des collectivités dans le domaine de la transition énergétique et numérique. Nous travaillons par exemple sur les travaux d’'électrification, sur les bornes de recharge pour véhicules électriques ou encore sur la gestion énergétique du patrimoine public, pour laquelle nous réalisons un certain nombre de conseils. L'Aude est un département rural et il n'y a pas d'ingénierie à tous les étages. Nous sommes donc un outil qui mutualise les besoins pour accompagner les territoires. Nous créons aussi une société d’économie mixte dans la production d'énergies renouvelables.

 Quels sont vos besoins en recrutement ?

Ils couvrent différents types de profils. Nous recherchons des gestionnaires et des chargés d'opération d'un point de vue de l'éclairage public. C'est un sujet qui prend de l'ampleur même au niveau national avec la question de l'optimisation de l'éclairage, qui peut aller jusqu'à l'extinction nocturne dans certaines communes. Nos missions peuvent aller jusqu'à l'accompagnement des élus, démunis face à certaines questions, comme sur l'amélioration de la gestion des bâtiments publics, par le biais de prestations d’accompagnement. Nous recrutons aussi des chargés d'opération de réseaux secs pour les infrastructures de transport et de distribution d’énergies.

Nous avons encore besoin de profils qui travaillent sur la partie de génie thermique. Nous avons par exemple recruté des personnes issues de bureaux d'études avec licence pro dans l'électro-mécanique et le génie climatique. Une autre nature de profils concerne plus le développement de l'énergie renouvelable, avec le recrutement d’agents chargés du développement de projets d’énergies renouvelables électriques (solaire photovoltaïque, éolien…) maîtrisés par les territoires. Enfin, le dernier type de profil concerne des gestionnaires de flux et de suivi des consommations et d'achat d'énergie groupé, comme pour les communes, le département ou les offices HLM. Ces derniers profils sont plus généralistes. En plus des compétences techniques, ils doivent avoir connaissance des sujets de gestion et une maîtrise de base de données.

 Combien de recrutement effectuez-vous par an et sous quelles conditions ?

Nous faisons partie de la fonction publique territoriale. Si le candidat n'a pas obtenu de concours, nous recrutons par voie contractuelle en CDD jusqu'à 3 ans renouvelable. Sur l'énergie pure, aujourd'hui nous sommes à un ou deux recrutements par an. Nous allons arriver à un seuil d'équilibre mais je pense que d'autres structures auront des besoins identiques. Il y a de plus en plus d'emplois qui vont tendre vers cette mission de réconciliation entre production, maîtrise et consommation locale. Les profils que je viens de citer peuvent aussi servir pour des partenariats publics-privés. Plusieurs postes sont auto-financés par ce biais, ce qui nous permet de nous structurer. Nous sommes aidés par l'Ademe et nous escomptons la même chose du côté de la Région Occitanie Pyrénées Méditerranée qui affiche de grandes ambitions sur la transition énergétique.

 Quelles sont les compétences sur lesquelles vous avez du mal à recruter ?

Il n'est pas toujours évident de trouver des chargés de réseaux secs. C'est la même chose quant aux profils liés à la maîtrise des consommations énergétiques. Nous avons eu la chance d'avoir de très bonnes candidatures. A Tarbes, il y a des formations de licence STEEER (Systèmes thermiques - efficacité énergétique - énergies renouvelables) qui nous ont emmené des candidatures intéressantes. Mais recruter n'est pas évident pour nous du fait de notre positionnement, il faut le comprendre. Nous ne sommes pas un acteur comme les autres, nous travaillons en amont de ce que fait un bureau d'études. Or, des jeunes préfèrent commencer dans ce type de structure.

D'autre part, notre philosophie, ce n'est pas la rentabilité. C'est vraiment d'apporter le meilleur service et le plus adapté aux besoins exprimés localement. Nous nous mettons à contribution des collectivités et proposons une assistance que le privé ne peut pas se permettre. Il ne s'agit pas que de conseiller sur des dossiers, mais surtout d'aménager efficacement le territoire. Si ce type d'initiative disparaît, c'est toute la transition écologique qui en prendrait un coup.

Propos recueillis par Chloé Goudenhooft

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