Fukushima-300 tonnes d'eau contaminée chaque jour en mer


07/08/2013 | 613 mots | ENERGIE RECRUTE | PÉTROLE, GAZ, CHARBON

Evoquant un "dossier urgent", le Premier ministre, Shinzo Abe, s'est engagé à accentuer les efforts du gouvernement pour limiter les fuites et a ordonné pour la première fois à son gouvernement d'intervenir dans les opérations de nettoyage au côté de Tokyo Electric Power (Tepco), l'exploitant de la centrale endommagée par le séisme et le tsunami de mars 2011 Au lieu de faire confiance à Tokyo Electric, le gouvernement prendra des mesures", a-t-il promis à l'issue d'une réunion de la cellule de crise.

On estime que le nettoyage du site devrait prendre une quarantaine d'années et coûter plus de huit milliards d'euros,mais ces estimations pourraient être revues à la baisse du fait de ces déversements d'eau contaminée.

Un responsable du ministère de l'Industrie a dit que la centrale commencerait à pomper les eaux souterraines pour limiter les fuites, avec pour objectif d'en retirer 300 tonnes par jour au plus tard en décembre.

L'entreprise ne devrait toutefois pas atteindre son objectif à cette date et ne pourrait pomper que 240 tonnes ce qui, a ajouté ce responsable, n'empêcherait pas obligatoirement les fuites dans la mer.
Il a ajouté que le gouvernement était persuadé que les fuites d'eau contaminée se produisaient depuis deux ans.

"Nous ne savons pas si ces volumes d'eau sont tous contaminés ou non, mais c'est possible", a dit Tatsuya Shinkawa du département de réponse aux accidents nucléaires du ministère de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie.

Tepco a décidé de prendre diverses mesures pour empêcher les eaux souterraines irradiées de se déverser dans l'océan Pacifique.

Lundi, un responsable de l'Autorité de régulation nucléaire (NRA) a jugé qu'il y avait "urgence" et a appelé à agir pour empêcher l'eau de se déverser dans l'océan.

REMONTÉE DES NAPPES PHRÉATIQUES

Samedi dernier, le quotidien japonais Asahi rapportait que les nappes phréatiques situées sous la centrale remontaient à un niveau trop élevé pour qu'une barrière en cours de construction puisse les contenir.

Le séisme et le tsunami du 11 mars 2011 ont bloqué les
systèmes de refroidissement de la centrale de Fukushima-Daiichi, exploitée par Tepco, ce qui a provoqué la fusion du combustible dans trois des six réacteurs du site et une vaste contamination radioactive alentour.

Fukushima est la plus grave catastrophe nucléaire civile depuis celle de Tchernobyl en avril 1986.

Asahi, qui citait une réunion des autorités japonaises de régulation
sur le nucléaire, expliquait que les eaux souterraines contaminées pourraient remonter à la surface d'ici trois semaines.

Tepco injecte un produit chimique souterrain, afin de solidifier les sols et d'éviter que les eaux radioactives soient emportées, mais selon Asahi, il n'est efficace qu'à plus de 1,8 mètre de profondeur, alors que les nappes phréatiques montent jusqu'à un mètre sous terre.

Il faut aussi faire en sorte que les eaux de ruissellement ou des nappes phréatiques n'entrent pas en contact avec les réacteurs endommagées pour éviter leur contamination. Une possibilité serait de "geler" le sol dans un rayon de 1.400 mètres autour de la centrale, à l'image des techniques utilisées par exemple dans le percement de tunnels de métro. Mais le projet en est encore à ses balbutiements.

Dans un communiqué accusant Tepco d'avoir "dissimulé ces fuites", l'organisation écologiste Greenpeace a appelé les autorités japonaises à une "transparence accrue" et à "faire appel à l'expertise internationale afin de trouver des solutions".

Après des mois de dénégations, Tepco a reconnu fin juillet pour la première fois que des eaux souterraines radioactives s'étaient écoulées dans l'océan Pacifique.

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